Définition
L’ostéochondrite du coude est une inflammation locale entraînant une forme de nécrose osseuse de l’épiphyse humérale distale, dû à des micro-traumatismes répétés.
Cette pathologie touche le plus souvent les jeunes adultes dans la deuxième décennie, pratiquant une activité sportive à l’origine d’une hyper sollicitation mécanique du coude (gymnaste, lanceur, nageur).
L’ostéochondrite du coude concerne le plus souvent le capitellum qui est la partie latérale du massif articulaire de l’extrémité inférieure de l’humérus. Elle est bilatérale dans 5 à 20 % des cas.
Symptomatologie
Les micro-traumatismes répétés entraînent une inflammation locale puis une ischémie osseuse locale. Celle-ci altère l’os sous chondral, sous le cartilage articulaire, qui se fragmente peu à peu. La douleur est le premier symptôme ressenti lors de la pratique sportive, puis devient permanente. A un stade avancé, on observe une fissuration puis une fragmentation du cartilage articulaire, qui peut se détacher de l’os sous chondral, sous forme de clapet ou de débris, libres dans l’articulation, à l’origine de blocage et de ressaut lors de la mobilisation de l’articulation.
Imagerie
Le bilan d’imagerie comprend une radiographie de face et de profil, parfois de trois quarts, montrant un aspect irrégulier du capitellum.
L’IRM et l’arthroscanner sont indispensables pour évaluer l’étendue de l’inflammation, puis de la nécrose osseuse, et apprécier l’état du cartilage articulaire.
Traitement
Le traitement de première intention est médical : il comprend un arrêt prolongé de la partie sportive, afin de diminuer l’inflammation locale et permettre la cicatrisation des lésions.
Des médicaments antalgiques et/ou anti-inflammatoires peuvent être prescrits pour soulager la douleur. Dans les formes peu évoluées de l’ostéochondrite, ce traitement est suffisant. Cependant, si l’IRM montre une altération du cartilage articulaire avec la présence de débris dans l’articulation, une intervention chirurgicale est proposée et généralement réalisée sous arthroscopie : elle a pour but de stimuler la vascularisation de l’os sous chondral pour favoriser son processus naturel de régénération et de cicatrisation, qui permet de retrouver une fonctionnalité normale et non douloureuse du coude. Dans la majorité des cas, cette technique arthroscopique donne de bons résultats sur la douleur et sur la fonction, autorisant la reprise sportive au même niveau dans 65 à 80 % des cas.
Le pronostic à long terme est encore mal connu et dépend directement de l’étendue de la lésion et de l’importance de l’atteinte articulaire. C’est pourquoi, dans les formes les plus évoluées, les techniques chirurgicales proposées ont pour but de reconstruire le cartilage articulaire, soit par repositionnement et fixation du clapet cartilagineux, soit par mosaïc plastie.