Définition

Les tendinopathies calcifiantes de la coiffe des rotateurs sont une forme de tendinite chronique de l’épaule, intéressant un des trois muscles de la coiffe des rotateurs, qui coiffe l’articulation et permet sa mobilisation dans les 3 plans de l’espace.

Il existe 2 grands types de tendinite chronique de l’épaule : les tendinites inflammatoires, où il existe un épaississement œdémateux du tendon, et les tendinopathies calcifiantes qui sont liées à des dépôts « calciques » dans le tendon. Celles-ci n’ont pas forcément de consistance très dure et le plus souvent, elles sont souples avec un aspect de « craie mouillée ». Elles sont plus fréquentes chez les femmes, peut-être du fait d’un caractère hormonal associé, mais elles existent également chez les hommes.

Ces calcifications intra tendineuses peuvent être totalement asymptomatiques et de découverte fortuite lors de la réalisation d’une radiographie, par exemple pour rechercher une fracture à la suite d’une chute. Elles deviennent douloureuses lorsqu’ils atteignent un certain volume et perturbent le bon fonctionnement du tendon. Elles peuvent également déclencher des phénomènes inflammatoires locaux, qui peuvent être très intenses, notamment lors de la migration de la calcification dans la bourse sous acromio deltoïdienne. Ces migrations peuvent être partielles ou totales, évoluant parfois vers la disparition complète de celle-ci, et donc vers la guérison spontanée.

Symptomatologie

L’examen clinique retrouve des douleurs mécaniques et parfois nocturnes, avec des signes spécifiques en fonction du tendon concerné.
Les mobilités articulaires sont en général conservées, avec parfois une petite restriction liée à la douleur. Les tests cliniques sont douloureux, mais en général ne montrent pas de déficit fonctionnel.

Imagerie

Le bilan d’imagerie comprend uniquement une radiographie et une échographie, éléments suffisants pour dépister la calcification et la localiser.
La présence d’une calcification intra tendineuse peut perturber le signal IRM et mettre en défaut cet examen. En effet, le signal de ces calcifications peut se confondre avec des déchirures partielles, notamment s’il existe une réaction inflammatoire secondaire à celle-ci. Les données de l’IRM doivent être confrontées aux radiographies, afin d’optimiser l’analyse et le résultat.

Traitement

Les études scientifiques ont montré que les déchirures tendineuses associées à ces tendinopathies calcifiantes sont très rares ; ainsi, le traitement médical proposé de première intention peut être poursuivi pendant plusieurs mois.

Le traitement médical comprend des antalgiques et / ou des anti-inflammatoires, en comprimé ou en injection locale (infiltration), si les douleurs sont intenses, associé à des soins de kinésithérapie. Parfois, si la calcification est volumineuse, on peut proposer une ponction (sans trituration, car celle-ci pourrait altérer le tendon) afin d’en diminuer le volume. Lorsque les calcifications sont de petite taille et du fait que leur évolution peut se faire vers une résorption spontanée, ce traitement médical peut parfois suffire. Après résorption spontanée, on peut observer un aspect fissuraire et irrégulier de la partie superficielle du tendon, zone ayant permis l’évacuation de la calcification, si une IRM est réalisée au décours de cette résorption. En général, des phénomènes de cicatrisation se déclenchent au niveau du tendon et se poursuivent pendant plusieurs mois (parfois jusqu’à six mois après les premiers signes de résorption) expliquant la diminution très lente des douleurs et, parfois, la persistance de la gêne fonctionnelle.

Le traitement chirurgical est rare : il est indiqué qu’en cas de douleurs persistantes, malgré un traitement médical bien conduit. L’intervention est réalisée en général sous arthroscopie lors d’une courte hospitalisation (ambulatoire) et consiste à enlever la calcification, nettoyer l’inflammation qu’elle a engendré au niveau de la bourse sous acromio deltoïdienne. Ce geste d’exérèse est parfois associé à une acromioplastie, correspondant à la régularisation du bec osseux situé la partie antérieure et latérale de l’acromion, afin de l’aplanir et d’augmenter l’espace au-dessus du tendon et permettre la cicatrisation dans de bonnes conditions.
Ces interventions sont bien codifiées et il existe peu de complications post opératoires. La complication la plus fréquente est une résection incomplète de la calcification, pouvant laisser perdurer des douleurs post opératoires. Par ailleurs, il peut survenir, après l’intervention, une inflammation importante de l’articulation de l’épaule, appelée « capsulite rétractile » ou « épaule gelée » ou « algodystrophie » : celle-ci entraîne des douleurs importantes et persistantes avec un enraidissement progressive de l’épaule nécessitant de prolonger les soins de kinésithérapie pendant plusieurs mois.